Rentrée un peu particulière cette année, avec une ministre contractuelle en période de préavis avant son licenciement. Mais a-t-on vraiment besoin d’un ministre de l’éducation ?
Début juillet, les services du ministère de l’Éducation nationale alertaient sur le fait que près de 3 200 postes n’avaient pas été pourvus cette année aux concours (dont 20 % en mathématiques!). « Il y aura un enseignant devant chaque classe », pérorait pourtant quelques jours avant la rentrée la ministre par intérim, confiante à la fois dans le recrutement estival et quelque peu précipité de nombreux contractuels et dans les vertus performatrice de sa parole. Et c’est du bout des lèvres qu’elle concédait qu’« Il y a toujours des efforts à faire du point de vue de la rémunération ».
Manque de pot, et de profs surtout : au 5 septembre, selon le SNES, il manquait au moins 1 professeur dans 56 % des collèges et des lycées !
C’est là la conséquence de réformes successives dont le principal objectif, caché sous des déclarations de bonne intention, était de contenir un budget de l’éducation nationale appelé à croître naturellement du seul fait du vieillissement de son personnel. Des économies dont Mme Belloubet n’a jamais contesté le bien-fondé, notamment lorsqu’il lui a été demandé en février dernier d’en réaliser au pied levé 683 millions.
Mais notre ministre provisoire voulait croire que son contrat pourrait être renouvelé avec la nouvelle majorité très relative. Il lui fallait pour cela manger son chapeau et se désolidariser du gouvernement Attal dont elle était pourtant, dans l’ordre protocolaire, en 4éme position. Pour cela, et toute honte bue, elle n’a pas hésité à déclarer, fin août, que le projet budgétaire pour 2025 adressé par Matignon à son ministère « ne répondait pas à l’ensemble des besoins », proposant que le budget de l’éducation nationale soit sanctuarisé.
Que ne l’a-t-elle point exiger lorsqu’elle était ministre ?
« Si vous me demandez si j’ai envie de continuer, la réponse est oui », ambitionnait la ministre en sursis, avant d’ajouter, faussement modeste: « Mais je suis aussi capable d’aller cueillir des champignons à l’automne ».
Dont acte.
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