Ayant rarement l'occasion ni l'utilité de m'interpeller, ce sont d'autres qui, prenant exemple sur mes parents, m'appellent Nicole Bourbaki. Je suis la petite-fille de Nicolas Bourbaki, mathématicien certes évanescent, mais néanmoins célèbre dans le milieu : j'en veux pour preuve qu'il dispose de sa fiche Wikipédia.
Fidèle à la tradition familiale, j'ai donc également étudié les mathématiques. J'ai ainsi présenté une thèse sur les systèmes très complexes qui m'a tout naturellement menée jusqu'au professorat, dans un lycée pour être précis, ce qui m'offre un excellent poste d'observation pour évaluer l'attrait des jeunes générations pour les mathématiques en particulier et les sciences en générale. Mais malgré mes recherches, je n'ai toujours pas trouvé quelle était la fonction qui permettait de passer d'une majorité de filles dans les secondes scientifiques à à peine 1/3 dans les filières scientifiques post-bac les plus sélectives
La situation, depuis, s'est encore dégradée, avec plusieurs conséquences fâcheuses :
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la résurgence d'un vieux stéréotype voulant que les mathématiques, et plus généralement les sciences, ne sont pas faites pour les filles ;
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une perte de talents et de ressources, difficile à évaluer, pour le pays.
Les filles, pourtant, ont autant de prédispositions aux sciences que les garçons. Ce blog va donc s'attacher à le démontrer, et à chercher les causes de cette désaffectation.
Pascal ou Poisson ?
Il semblerait que ce soit à tort que j'ai initialement attribué cette citation à Blaise PASCAL. Un lecteur attentif et scrupuleux en crédite pour sa part le mathématicien Siméon Denis POISSON. Il en veut pour preuve les notices biographiques établies par François ARAGO, et notamment cet extrait.
